lundi 30 juin 2014

Lila, le coup de coeur 2014


Lila
de Carlos Lascano


Primé cette année dans la catégorie Coup de Coeur au Festival du Film Merveilleux et Imaginaire, auquel j'ai assisté en temps que bénévole.

Je n'avais pas été aussi transportée par un film en festival, depuis la découverte de l'existence de Charles Bukowski et Barbet Schroeder à Angers en 2011. Bien que les deux choses n'aient rien à voir dans le fond, elles m'ont offertes toutes les deux une expérience positive de festival, c'est-à-dire la découverte d'un artiste qui répond à mes attentes en termes de création. Ca sert à ça les festivals, à découvrir des artistes, des techniques, des courants créatifs jusque là inconnus.

Pour son scénario, Carlos s'est inspiré d'une pratique qu'il avait lorsqu'il était enfant. Il avait pour habitude d'ajouter un bout de dessin à ce qu'il regardait pour transformer la réalité, permettant ainsi de faire cohabiter le réel et l'imaginaire dans une même image. Genius !
C'est donc ce que fait son personnage, Lila, une jeune femme rêveuse et créative, qui transforme la réalité en rêve avec ses dessins. 

L'action est parfaitement répartie sur les neuf minutes de film, qui nous entraînent dans un univers onirique et innocent où sont mis en avant des thèmes universels comme l'amour, l'enfance, la solitude et l'art. On peut trouver à Lila des airs d'Amélie Poulain, car elle a cette même sensibilité qui lui permet, comme le personnage de Jean-Pierre Jeunet, de véritablement voir les gens pour leur apporter ce qui leur manque. Mais Lila se fait discrète, et intervient seulement avec son carnet à croquis, telle une fée avec sa baguette.

L'actrice, Alma Garcia, pour qui Carlos a spécialement écrit le rôle, incarne merveilleusement le personnage. Naturellement, elle dégage une aura propre à Lila qui inspire confiance, douceur et apaisement. Son jeu est simple mais pétillant,  enrichi par une prouesse esthétique visuelle qui met l'actrice et l'univers en valeur. 

Au delà de l'histoire prenante de Lila, de la magnifique interprétation d'Alma Garcia et de la perfection technique et esthétique que nous offre Carlos Lascano,  le film traduit une réflexion sur la dualité réalité/imaginaire. Et plus que cette dualité, il est question de perception, à travers  un questionnement relatif à la place de l'artiste. Comment chacun voit la réalité et les autres. Comment l'artiste transpose sa perception du réel et des rêves. Je pense que pour Carlos, et c'est le cas de beaucoup d'artistes (j'en parlais pour Swim little fish swim), les réponses se trouvent dans notre enfance, miroir du génie qui est en nous. C'est en puisant dans sa richesse d'enfant que Carlos a eu l'idée de ce film, et a pu traduire au mieux une réflexion sur la perception du monde, thème directement lié à l'enfance.


   Un grand bravo au réalisateur argentin que j'ai eu le plaisir de rencontré, et à qui je souhaite de poursuivre dans cette voie pour continuer à nous émerveiller.




Lila, le film



1 commentaire:

  1. Court-métrage absolument magnifique.

    Je lève tous les pouces qu'il m'est morphologiquement possible de lever.
    Top, top, top.

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