dimanche 13 juillet 2014

Devious Maids, le choix du spectateur



Avant toute chose, je dois avouer que ce que je m'apprête à écrire est basé sur un visionnage inférieur à 15 minutes, d'un épisode de la série. Temps relatif à ma déception. 

Que dire pour vous convaincre... C'est du vu, revu et re-revu. La nouvelle série de Marc Cherry se veut nouvelle et originale parce qu'elle met en scène un nouveau type d'héroïnes (des domestiques d'origine hispanique), hors on dirait simplement un mauvais spin-off de Desperate Housewives. Décors et esthétique visuelle identiques, rebondissements copier-coller du premier soap venu, et aucune crédibilité scénaristique. Ce qui donnait un sujet intéressant se retrouve noyé dans la superficialité, ennemie de l'analyse sociale. Car le principe de la série était là : décortiquer le quotidien de ces femmes qui vivent dans l'ombre des riches. Là où ça rendait service à Desperate Housewives, l'esthétique grosse production US ne le fait pas pour ce scénario. On se croirait dans Les feux de l'amour sans y être. 

Et également dans les années cinquante ! Fer à repasser à la main, impatientes de voir le spot publicitaire de lessive qui annonce le début d'un nouvel épisode. Quelle image de la femme ce genre de série diffuse-t-elle ! Le succès de Desperate Housewives ne justifie pas d'alimenter ce genre de pratique, et encore moins si le programme en lui-même est médiocre. Mesdames reprenez-vous et faites chuter ces vilaines audiences qui me donnent de l'urticaire. La qualité télévisuelle existe, cachée sous un tas de médiocrité. Et c'est le devoir du spectateur de lutter contre cette médiocrité pour atteindre la qualité. Comme le spectateur de cinéma qui fait l'effort de se déplacer pour aller voir un film, le spectateur télé doit faire l'effort de chercher avec sa télécommande. 

Certes, je ne nie pas le plaisir qu'on peut ressentir (et qu'il m'arrive de ressentir) en regardant des programmes légers et commerciaux. Mais attention cher spectateur. Attention à l'impact de ton choix, qui est enregistré, mémorisé et influe sur tout un système, dont tu ignores le fonctionnement lorsque tu regardes ton programme.

Le spectateur oublie souvent le rôle essentiel qu'il tient dans le système audiovisuel, car il en est la cible. En tant que spectateur, et donc consommateur, il a une responsabilité qu'il doit prendre en compte. On le voit bien, et c'est ce qui est parfois tragique, un programme disparaît dès qu'il ne fait plus assez d'audience. Ou au contraire est renouvelé parce qu'il a du succès. Cela montre que ces programmes sont des objets de consommation, des produits au sens fort du terme. Mais toujours dans les débats relatifs au cinéma et à l'audiovisuel, il est essentiel de prendre en compte la dualité art/industrie, qui fait de ce monde, un système si particulier. Il revient donc au spectateur la tâche difficile de faire pencher la balance pour établir un équilibre, où l'industrie ne prévaut pas sur l'art, et où l'art ne détruit pas l'industrie.





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