New-York, une jolie française, des artistes, du rêve et une enfant. Que faut-il de plus pour faire un beau film aux nuances oniriques, dans lequel plonge le spectateur dès les premiers plans de la sublime Lola Bessis, actrice et co-réalisatrice du film, la révélation de l'oeuvre.
En duo à la ville comme
à la plume, le couple Ruben Amar-Lola Bessis vient de réaliser leur premier
long métrage, dans lequel la jeune femme joue le rôle de Lilas, une française
de passage à New-York, qui rêve de devenir artiste vidéaste. Elle loge un temps
chez un couple, Leeward (musicien talentueux anticonformiste) et Mary (infirmière) et leur petite fille Rainbow, qui peinent à trouver un équilibre au
quotidien.
Ruben et Lola ont eu l’idée
de cette histoire à travers les choses qu’ils ont vues à New-York. Entre les
sorties de 2 Days in New York de
Julie Delpy, et Casse-tête chinois de
Klapish, on se demande si cette ville n’est pas le tiroir à idée des français,
qui investissent de mieux en mieux les lieux. Comme je le disais dans mon article sur la grosse
pomme, New York est une source inépuisable de sensations qui insuffle immanquablement
à tout artiste le besoin de créer. Ils ont voulus reproduire quelque chose de
ces sensations vécus, à travers le portrait d’une famille. Et on sent, dans le
traitement de l’image, de la mise en scène, et des éléments scénaristes, cette
envie de filmer les gens, de s’arrêter quelques minutes comme le fait Lilas,
pour prendre sa caméra et capter quelque chose d’eux. Ce film offre le portrait
de portraits. Il nous dit quelque chose des visages que l’on croise, mais plus
encore il offre un point de vue autoréflexif. A travers ces portraits, on sent
le regard de l’artiste-caméraman sur ces visages, ainsi que sur le dispositif qu’il
met lui-même en place. Lilas et Leeward s’entendent car ils ont le même besoin
de créer et sont chacun en difficulté avec. Ils se posent une question sur leur
talent, leur vision de l’art, des choses et comment tout cela doit-il être
reconnu. Apparemment pas par l’argent, mais par un retour de l’autre, comme le
propose Leeward avec son livre communautaire sur une nouvelle idéologie.
Ce film nous offre un
questionnement sur l’art donc, qui est fortement appuyé par un univers
enfantin, fait de musique, de douceur et de rêves. Parce que c’est ça l’art, c’est
retrouver le génie qui est en nous, et ce génie est l’enfant. Une grande part du
film est dédiée à cela, avec le personnage de Rainbow qui, par son innocence, conforte
Lilas et Leeward dans leurs créations. Cet univers onirique et artistique est
merveilleusement mis en scène, à travers les lieux de tournage, la musique, les costumes et
les décors lumineux qui éblouissent le spectateur, et lui donne envie de
prendre le premier billet pour New York, un caméscope dans la poche.
Actuellement en salle !!
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