lundi 23 juin 2014

Swim little fish swim, sur la grosse pomme.

         


New-York, une jolie française, des artistes, du rêve et une enfant. Que faut-il de plus pour faire un beau film aux nuances oniriques, dans lequel plonge le spectateur dès les premiers plans de la sublime Lola Bessis, actrice et co-réalisatrice du film, la révélation de l'oeuvre.


En duo à la ville comme à la plume, le couple Ruben Amar-Lola Bessis vient de réaliser leur premier long métrage, dans lequel la jeune femme joue le rôle de Lilas, une française de passage à New-York, qui rêve de devenir artiste vidéaste. Elle loge un temps chez un couple, Leeward (musicien talentueux anticonformiste) et Mary (infirmière) et leur petite fille Rainbow, qui peinent à trouver un équilibre au quotidien.




Ruben et Lola ont eu l’idée de cette histoire à travers les choses qu’ils ont vues à New-York. Entre les sorties de 2 Days in New York de Julie Delpy, et Casse-tête chinois de Klapish, on se demande si cette ville n’est pas le tiroir à idée des français, qui investissent de mieux en mieux les lieux. Comme je le disais dans mon article sur la grosse pomme, New York est une source inépuisable de sensations qui insuffle immanquablement à tout artiste le besoin de créer. Ils ont voulus reproduire quelque chose de ces sensations vécus, à travers le portrait d’une famille. Et on sent, dans le traitement de l’image, de la mise en scène, et des éléments scénaristes, cette envie de filmer les gens, de s’arrêter quelques minutes comme le fait Lilas, pour prendre sa caméra et capter quelque chose d’eux. Ce film offre le portrait de portraits. Il nous dit quelque chose des visages que l’on croise, mais plus encore il offre un point de vue autoréflexif. A travers ces portraits, on sent le regard de l’artiste-caméraman sur ces visages, ainsi que sur le dispositif qu’il met lui-même en place. Lilas et Leeward s’entendent car ils ont le même besoin de créer et sont chacun en difficulté avec. Ils se posent une question sur leur talent, leur vision de l’art, des choses et comment tout cela doit-il être reconnu. Apparemment pas par l’argent, mais par un retour de l’autre, comme le propose Leeward avec son livre communautaire sur une nouvelle idéologie. 




         Ce film nous offre un questionnement sur l’art donc, qui est fortement appuyé par un univers enfantin, fait de musique, de douceur et de rêves. Parce que c’est ça l’art, c’est retrouver le génie qui est en nous, et ce génie est l’enfant. Une grande part du film est dédiée à cela, avec le personnage de Rainbow qui, par son innocence, conforte Lilas et Leeward dans leurs créations. Cet univers onirique et artistique est merveilleusement mis en scène, à travers les lieux de tournage, la musique, les costumes et les décors lumineux qui éblouissent le spectateur, et lui donne envie de prendre le premier billet pour New York, un caméscope dans la poche.


Actuellement en salle !!




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