mardi 19 août 2014

Parole de cinéaste : Virgil Vernier



« Je sais que dans l’histoire du cinéma, on a séparé documentaire et fiction. Je ne fais pas spontanément une telle distinction. Tout ce qu’on fait, ce qu’on disait sur les actrices, la manière de s’approprier, c’est déjà du documentaire. Je ne pourrais pas demander à Marion Cotillard d’incarner une prolo, en référence à un film à Cannes. C’est tout sauf Marion Cotillard, ce n’est pas sa vie. Je ne pourrais pas faire ça. J’ai besoin que les actrices me parlent de leur vie de façon à s’approprier naturellement le personnage, quitte à ce qu’on change ce que j’avais prévu au départ. Et le temps du film, cette fille va exister réellement ».
Virgil Vernier, à propos de son nouveau film Mercuriales. 

J’aime ce genre de parole de cinéaste, qui s’affranchie  des codes cinématographiques bateaux tel que celui qui veut que le documentaire et la fiction se distinguent proprement. Je partage complètement ce point de vue, qui permet de développer la créativité des jeunes cinéastes. Je rame rien que de penser aux nombreux blockbusters qui envahissent nos écrans, vidés de toutes qualités cinématographique au sens propre. Il faut que les cinéastes aient le courage de bousculer les pratiques cinémas. Le seul mauvais goût étant d’intégrer de la fiction dans le documentaire, mais pas d’intégré du « documentaire » dans la fiction. On se fiche dans une fiction de connaître la nature première d’une image. Dans le documentaire, la question se pose plus sérieusement. On ne peut pas se jouer du spectateur sur ce qu’on lui montre, c’est de la propagande, une manipulation de la réalité qui ne peut être permise. 

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