mercredi 20 août 2014

Les combattants, un premier film zéro défaut


Ce premier long métrage de Thomas Cailley est tout simplement magnifique.

C’est la rencontre d’Arnaud, qui tente de tenir sa place dans l’entreprise familiale après le décès de son père, et Madeleine, jeune fille pleine d’énergie obsédée par des théories de fins du monde. Fasciné par cette fille aussi costaud que téméraire, le garçon la suit dans un stage de préparation à l’Armée de terre.

Le plaisir premier du film réside dans sa recherche de liberté, d’émancipation. Arnaud suit aveuglément Madeleine dans ses fantasmes de fins du monde, et le film empreinte le même chemin, sans questionner un seul moment les raisons qui ont poussées la jeune fille à avoir de telles obsessions. Une dialectique se développe autour des thèmes du début et de la fin, du monde, mais aussi de la vie d’adulte, car les deux héros sont à un moment clé de leur vie, où leur avenir doit se décider. Faire ce stage est l’occasion de repousser ce moment, de s’offrir une parenthèse, un retour aux origines. Arnaud et Madeleine font en fait figure d’Adam et Eve, seuls dans une nature qui n’est en fait jamais très loin de la civilisation.

On remarque un changement de point de vue très intelligemment mis en place, entre le début du film, qui offre une vision presque subjective du regard admiratif d’Arnaud sur Madeleine, et la deuxième partie qui inverse le processus. Arnaud parvient à s’approprier le goût pour la survie de Madeleine, renversant leur rapport de force.


Cette histoire d’amour et de liberté est prodigieusement filmée, laissant un effet de spontanéité dans sa mise en scène. Les plans sont grands, au sens fort du terme, lumineux et harmonieux, si bien qu’on se plairait presque à se barbouiller le visage avec une peinture de camouflage.



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