Diffusée depuis le 8
avril 2012 sur Lifetime (chaîne de télévision américaine appartenant à A&E,
depuis 1984), The Client List
s’inspire du téléfilm du même nom, diffusé en juillet 2010 sur la même chaîne,
qui lui-même reprenait un scandale de prostitution arrivé au Texas en 2004. La
série nous raconte la double vie de Riley Parks (jouée par Jennifer Love
Hewitt, l’héroïne de Ghost Whisperer),
mère de famille célibataire, depuis le récent abandon de son mari. Pour faire
face à ses responsabilités et ses nombreuses dettes, elles acceptent de faire
des « suppléments » dans le salon de massage où elle travaille.
Il s’agit donc d’une
narration basée sur la dualité mère/putain, qui pourrait servir un discours
intéressant sur la nature féminine, s’il n’était présenté de manière aussi
cliché.
Car l’idée de la série
est bonne. Comme c’est à la mode depuis Call
Girl Diarie, ou Dexter et Hannibal dans un autre genre, le monde
des séries met de plus en plus en scène des héros anti-morale. Une manière de
capter les pulsions du spectateur, en l’invitant à les vivre par procuration
dans ces séries addictives. C’est également à cela que fait appel The Client List, qui fait croire à la
ménagère de cinquante ans qu’il est possible de conjuguer une vie de famille
équilibrée avec des activités secrètes excitantes, et illégales. Mais la
narration est trop rapide, le pilote expédié, si bien qu’au bout de quinze
minutes du premier épisode, nous avons un aperçu de la vie de famille parfaite,
une rupture anticipée, un nouvel emploi, et la décision de s’adonner à des
pratiques de prostitutions pour arrondir les fins de mois.
Slooow down
people !
Pour que le spectateur
comprenne l’impact des événements que vont entraîner la décision de Riley, il faut avant tout qu’il sache à qui il a à faire. Ce n’est pas avec une séquence
de cinq minutes montrant Jennifer Love Hewitt en chemise remontée au-dessus du
nombril, que seront marquées les deux facettes de son quotidien. Sans faire
d’elle une nonne, il aurait fallu éviter de la faire passer pour une salope dès
le début. Et c’est là que se comprend le défaut principal de la série : sa
superficialité. Tout se fait avec facilité et tout va bien dans le meilleur des
mondes, alors que le personnage principal est censé être dans une situation
sans issue. Ce choix doit être le dernier recourt, et donc arriver à la fin du
pilote, au bout de quarante minutes ! D’une part pour installer
correctement l’action, ensuite pour affirmer la voie que prend la série, enfin
pour instaurer un suspens et donner envie au spectateur de poursuivre. Mais
non… Il ne faudra que quinze minutes de la série pour que Riley accepte de
faire les suppléments, et que s’en suivent des montages alternés de mannequins
bodybuildés, enduis d’huiles essentielles, et gémissant de plaisir, on ne sait
trop pour quoi exactement. Cette superficialité se retrouve également dans le
traitement de personnages manichéens, qui reflètent des personnalités creuses et sans ambiguïté, réglant leurs problèmes avec deux formules magiques, écrites
elles aussi sans grande imagination.
C’est donc un zéro
pointé pour The Client List qui,
malgré une thématique intéressante et attrayante, est à la traîne en matière de
qualité de mise en scène et de production. Une grande déception, malgré ses 2,73 millions de spectateurs aux Etats-Unis pour la première saison.
Aucun mystère, pas de suspens, cette série est une perte de temps. Pourquoi j'en parle déjà ?
Aucun mystère, pas de suspens, cette série est une perte de temps. Pourquoi j'en parle déjà ?
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