lundi 2 juin 2014

The Client List

           



        Diffusée depuis le 8 avril 2012 sur Lifetime (chaîne de télévision américaine appartenant à A&E, depuis 1984), The Client List s’inspire du téléfilm du même nom, diffusé en juillet 2010 sur la même chaîne, qui lui-même reprenait un scandale de prostitution arrivé au Texas en 2004. La série nous raconte la double vie de Riley Parks (jouée par Jennifer Love Hewitt, l’héroïne de Ghost Whisperer), mère de famille célibataire, depuis le récent abandon de son mari. Pour faire face à ses responsabilités et ses nombreuses dettes, elles acceptent de faire des « suppléments » dans le salon de massage où elle travaille.

Il s’agit donc d’une narration basée sur la dualité mère/putain, qui pourrait servir un discours intéressant sur la nature féminine, s’il n’était présenté de manière aussi cliché.

Car l’idée de la série est bonne. Comme c’est à la mode depuis Call Girl Diarie, ou Dexter et Hannibal dans un autre genre, le monde des séries met de plus en plus en scène des héros anti-morale. Une manière de capter les pulsions du spectateur, en l’invitant à les vivre par procuration dans ces séries addictives. C’est également à cela que fait appel The Client List, qui fait croire à la ménagère de cinquante ans qu’il est possible de conjuguer une vie de famille équilibrée avec des activités secrètes excitantes, et illégales. Mais la narration est trop rapide, le pilote expédié, si bien qu’au bout de quinze minutes du premier épisode, nous avons un aperçu de la vie de famille parfaite, une rupture anticipée, un nouvel emploi, et la décision de s’adonner à des pratiques de prostitutions pour arrondir les fins de mois.

Slooow down people !

Pour que le spectateur comprenne l’impact des événements que vont entraîner la décision de Riley, il faut avant tout qu’il sache à qui il a à faire. Ce n’est pas avec une séquence de cinq minutes montrant Jennifer Love Hewitt en chemise remontée au-dessus du nombril, que seront marquées les deux facettes de son quotidien. Sans faire d’elle une nonne, il aurait fallu éviter de la faire passer pour une salope dès le début. Et c’est là que se comprend le défaut principal de la série : sa superficialité. Tout se fait avec facilité et tout va bien dans le meilleur des mondes, alors que le personnage principal est censé être dans une situation sans issue. Ce choix doit être le dernier recourt, et donc arriver à la fin du pilote, au bout de quarante minutes ! D’une part pour installer correctement l’action, ensuite pour affirmer la voie que prend la série, enfin pour instaurer un suspens et donner envie au spectateur de poursuivre. Mais non… Il ne faudra que quinze minutes de la série pour que Riley accepte de faire les suppléments, et que s’en suivent des montages alternés de mannequins bodybuildés, enduis d’huiles essentielles, et gémissant de plaisir, on ne sait trop pour quoi exactement. Cette superficialité se retrouve également dans le traitement de personnages manichéens, qui reflètent des personnalités creuses et sans ambiguïté, réglant leurs problèmes avec deux formules magiques, écrites elles aussi sans grande imagination.


C’est donc un zéro pointé pour The Client List qui, malgré une thématique intéressante et attrayante, est à la traîne en matière de qualité de mise en scène et de production. Une grande déception, malgré ses 2,73 millions de spectateurs aux Etats-Unis pour la première saison. 

Aucun mystère, pas de suspens, cette série est une perte de temps. Pourquoi j'en parle déjà ?

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