lundi 26 mai 2014

Orange is the new black

       



         Quand on est aussi sériphile qu'on peut l'être, c'est qu'on tente de regarder autant de série que possible, face au nombre exorbitant de fictions qui s'offrent à nous. Mais le temps ne permet pas de jouir d'un tel plaisir, et cela ne rendrait pas justice à l'attention nécessaire à chacune de ses merveilleuses séries. Il faut donc faire des choix. Mon problème est que je ne peux pas faire ces choix, je dois tout voir, même si c'est un épisode ou une saison. Car quand on me dit que Orange is the new black, je dois essayer, et je deviens complètement addict.

J'avais peur de tomber dans un cliché de l'image de prison, qui enferme (c'est le cas de le dire) les personnages dans des catégories psycho-sociales affligeantes, le tout rythmé par un visuel violent et déjà vu dans Prison Break. Mais rien de tout ça. 

La série raconte l'expérience de détenue de Piper Chapman, qui doit faire une peine de 15 mois pour avoir transporté un sac d'argent sale, dix ans plus tôt, alors qu'elle était en couple avec une femme, Alex Vause. Ce qui ne devait être qu'un détour par la prison, mettant entre parenthèse ses projets de mariage avec Larry Bloom, se révèle beaucoup plus compliqué que prévu. 

Orange is the new black casse les préjugés, offrant une comédie-dramatique féminine pleine de rebondissements. Une dualité dehors/dedans se met en place, pour répondre à plusieurs questionnements sur la place de la femme en prison. La première saison montre avec justesse la principale difficulté à surmonter : le face à face avec soi-même. Car contrairement aux idées reçues, la confrontation aux autres n'est rien comparé à celle qui s'impose à un être humain enfermé. Il en résulte que les interactions, aussi bien avec l'intérieur que l'extérieur (qui devient un monde abstrait et inatteignable), ne font qu'alimenter une grande solitude pour les personnages. Cette dualité sert donc à montrer ce qui se passe à l'intérieur, de la prison, mais surtout du psychisme de chacune des détenues. La prison, macguffin* de la série, n'est en fait qu'une raison et un moyen ingénieux de développer la psychologie de personnages, tous plus atypiques les uns que les autres. La forme en huit clos permet cependant d'explorer l'histoire de chacun de ces personnages, via l'utilisation de nombreux flash-backs. 

Ne manquez pas la saison 2, disponible en intégralité grâce à ce cher Netflix (disponible en France en septembre 2014) le 6 juin 2014. L'occasion de lever le voile sur le mystère laissé suite à la dernière séquence de la première saison...

*Un prétexte au développement du scénario. 

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