mardi 6 mai 2014

New York, le studio décomplexé.

        
Appartement de Carrie Bradshaw*



      Je reviens de New York, où j'ai passé 10 jours pour la première fois de ma vie. Après plus de 10 ans à idéaliser cette ville à travers les films (de Breakfast at Tiffany's, à Sex and the city, en passant par An Affair to remember, After Hours ou Manhattan) et les séries, j'ai enfin pu comprendre l'inspiration qui en est née. 

Il ne faut pas venir à New York en espérant passer de l'autre côté de votre télévision ou ordinateur. Car ce que la fiction offre n'est pas transposable concrètement dans le réel. Mais on peut approcher son essence au plus près, comme une plongée dans les coulisses d'inspiration des scénaristes. En venant à New York, on devient Carrie Bradshaw* ou Holly Golightly*. Cette ville offre la possibilité, à qui veut le croire, de devenir un héros ou une héroïne de fiction.  

Cette possibilité vient de l'énergie qui fait vivre une ville, où chacun fait ce qu'il veut, où il veut, quand il veut. Bon c'est vrai, on peut mourir sous un taxi sur Time Square, se retrouver à Coney Island à quatre heures du matin, ou se faire embrigader dans des sectes en attendant le métro. C'est le revers de la médaille. Mais au delà de cette agitation, parfois angoissante, est laissée une grande place à la créativité. Les gens n'ont pas peur d'exposer leur art, d'exprimer leurs opinions, car chacun semble accepter la diversité qui caractérise cette ville. Paris vit encore sous le règne d'un conformisme étouffant pour les jeunes artistes. Malgré son statut de capitale culturelle, elle n'encourage pas cette liberté d'expression qu'à acquit New York, et qu'on retrouve dans Girls entre autres. Le métro par exemple, siège international de la misère et d'un quotidien lassant, où chacun ressort un peu plus dépité chaque jour. À New York, et malgré ses inconvénients, ce lieu accueille l'art à bras ouverts. Chanteurs, danseurs, ou écrivains, monopolisent ce lieu sans être rejetés les passants. C'est une ville à part, qui donne confiance à l'artiste parisien complexé. On se sent capable d'accomplir quelque chose, on a envie de participer. 

Cette liberté va au delà de l'art, jusque dans le quotidien des new-yorkais, et leur permet d'être respectueux et accueillants. Jamais à Paris vous n'entrerez dans une boîte de nuit avec terrasse sur toit gratuitement, à New York si ! Même si vous êtes en baskets et veste en jean. Vous ne verrez jamais, comme à Paris, des sauvages vous bousculer ou sauter par dessus les portes du métro. Les jeunes se lèvent pour laisser la place aux vieux, les gens vous serre la main pour se présenter, chacun semble respecter les règles. Et même s'il est difficile en tant que français de créer de vrais liens avec les new-yorkais, cet accueil nous reste en mémoire et sert le mythe de la ville. 

La question est, peut-on encore parler de rêve américain ? L'Amérique est-elle à la hauteur de nos espérances d'européens naïfs, bercés par les studios américains ? Et New York représente t-elle vraiment l'Amérique, ou est-ce un monde à part du monde lui-même ? Je veux croire que oui. Je décide que oui, le rêve américain existe encore pour quiconque sait comment vivre ce rêve. Que oui, l'Amérique est à la hauteur de mes espérances, car j'ai trouvé ce que j'étais venue chercher : la source d'un rêve commencée il y a presque vingt ans, lorsque j'ai découvert le cinéma. Et je veux croire que New York est une ville à part, car l'énergie qui s'en dégage et l'éloge qu'en font les français (souvent exagéré) prouvent que le mythe a sa place. 












* Carrie Bradshaw, héroïne de Sex and the city.
* Holly Golightly, héroïne du roman et du film Breakfast at Tiffany's..

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