mardi 8 avril 2014

La parole aux étudiants

Le numéro des Cahiers du Cinéma de mars dernier a sorti un dossier consacré aux études de cinéma, et plus particulièrement au point de vue des étudiants sur leur cursus.

L'article consacré à la Sorbonne Nouvelle se révèle sanglant pour l'université, qui digère encore de tels propos tenus à son égart. Étant moi-même étudiante à Paris 3, et quelque peu critique quant à l'organisation des cours en cinéma, je me suis sentie concernée par le débat. Concernée et choquée de voir l'écrasante critique des étudiants à propos de leur université. On retrouve des expressions telles que "l'université est depuis longtemps un repère d'âmes égarées" - "enseignement du cinéma de façon ennuyeuse, comme un objet ancien et éloigné" - "nombre incalculables de cours qui ne sont pas de cinéma" - " les enseignants gardent pour eux, sans qu'il n'y ait aucun échange avec l'étudiant" - "extrait d'un film de Luc Besson" etc.

Après avoir passé 4 ans à Paris 3, je ne peux me ranger de manière catégorique du côté de ces étudiants déçus. Ce que dénoncent ces étudiants n'est que le symptome d'un problème généralisé dans le milieu universitaire. Choisir la fac, c'est assumé d'être une tâche dans la foule, de prendre la plupart des cours dans l'anonymat, et de travailler beaucoup tout seul. C'est une quête de connaissance très personnelle, dans laquelle notre motivation est sans cesse mise à l'épreuve. Et je ne valide pas ces faits, je les constate.
Alors oui, il y a QUELQUES cours moins esthétiques que d'autres, QUELQUES enseignants moins à jour que d'autres, mais aucun cours est hors sujet. Le cinéma est toujours là, même s'il est abordé sous différents angle. Et les enseignants sont ouverts à la discussion. Contrairement à ce qui est dit dans l'article, ce sont les étudiants qui ne le sont pas, pour toutes les raisons que je viens d'évoquer.

En bref, l'enseignement de Paris 3 reste un enseignement historique, esthétique et concret, qui rencontre des failles dues à la mauvaise organisation de la brochure - qui devrait reprendre les pôles d'enseignement des années 90, et le trop plein de travail, qui empêche les étudiants de pleinement développer leur cinéphilie et leur expérience professionnelle à travers des stages.


Cahiers du Cinéma, mars 2014.

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