Bande annonce, le spoiler incontournable

 On n’y pense pas souvent, mais face à la concentration de films qui sortent chaque semaine, une pratique s’est développée. Une pratique devenue dangereuse tant elle pourrait gâcher le plaisir des spectateurs à venir au cinéma. Le montage des bandes annonces !

Pour se démarquer des dizaines de films qui envahissent les écrans, les distributeurs n’hésitent pas à dévoiler le plus gros du film dans leur bande annonces. En l’espace de deux minutes, les comédies françaises dévoilent leurs meilleures vannes et les blockbusters américains l’apothéose de leurs scènes d’actions. Si bien qu’on se retrouve soit, à ne pas aller voir le film parce que la bande annonce en a trop montrée, soit, à rire et sursauté de la même manière qu’on a pu le faire en voyant la même scène dans la bande annonce. On est donc face à un vrai problème relatif à la qualité créative du film, qui se retrouve gâchée par ce qui ne devrait être qu’un extrait. Les bandes annonces ne laissent plus de mystères et d’envies. Elles n’annoncent plus le film, elles le résument (souvent mal en plus). On est bien là dans un véritable souci artistique que crée l’industrie. C’est la limite à ne pas dépasser dans l’opposition des forces art et industrie, qui définissent le cinéma.

On l'oublie souvent, mais la nature première du cinéma est le temps, non le mouvement. C'est un mouvement dans le temps. C'est à dire que le montage alternatif d'un film, comme l'est la bande annonce, perverti le sens premier du film. On peut par contre extraire une scène du film, car elle se détache du film dans sa singularité et son originalité. 

Annoncer, et non résumer. Là est la différence entre une bonne et une mauvaise bande annonce.

Voir : bande annonce Hercule 

Quand c'est sobre - https://www.youtube.com/watch?v=nboDzT5Lfqo 

Quand c'est trop - https://www.youtube.com/watch?v=UabABhQoBGU

Voir aussi : La Planète des singes : https://www.youtube.com/watch?v=5R-tbUrNM_0 


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