« Je sais que dans l’histoire du cinéma, on a
séparé documentaire et fiction. Je ne fais pas spontanément une telle
distinction. Tout ce qu’on fait, ce qu’on disait sur les actrices, la manière
de s’approprier, c’est déjà du documentaire. Je ne pourrais pas demander à
Marion Cotillard d’incarner une prolo, en référence à un film à Cannes. C’est
tout sauf Marion Cotillard, ce n’est pas sa vie. Je ne pourrais pas faire ça.
J’ai besoin que les actrices me parlent de leur vie de façon à s’approprier
naturellement le personnage, quitte à ce qu’on change ce que j’avais prévu au
départ. Et le temps du film, cette fille va exister réellement ».
Virgil Vernier, à propos de son nouveau film Mercuriales.
J’aime ce genre de parole de cinéaste, qui
s’affranchie des codes cinématographiques bateaux tel que celui qui
veut que le documentaire et la fiction se distinguent proprement. Je partage
complètement ce point de vue, qui permet de développer la créativité des jeunes
cinéastes. Je rame rien que de penser aux nombreux blockbusters qui envahissent
nos écrans, vidés de toutes qualités cinématographique au sens propre. Il faut
que les cinéastes aient le courage de bousculer les pratiques cinémas. Le seul
mauvais goût étant d’intégrer de la fiction dans le documentaire, mais pas
d’intégré du « documentaire » dans la fiction. On se fiche dans une
fiction de connaître la nature première d’une image. Dans le documentaire, la
question se pose plus sérieusement. On ne peut pas se jouer du spectateur sur
ce qu’on lui montre, c’est de la propagande, une manipulation de la réalité qui
ne peut être permise.
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